A quelques mois du grand départ, nous avons enclenché la vitesse supérieure dans les préparatifs nécessaires avant de lever l’ancre.
Face à la masse d’informations à rechercher, à analyser, à comprendre, voir à négocier, dans la mesure où une vie nomade à l’étranger est rarement prise en compte dans les procédures administratives françaises, il nous a semblé intéressant de partager nos démarches avec vous.
D’aucuns diront qu’il est possible de partir quasiment du jour au lendemain, sans prendre obligatoirement une assurance santé, sans avoir au préalable constitué une cagnotte conséquente, sans déclarer ses enfants en Instruction En Famille, et ils n’auront pas tort.
De notre côté, nous faisons le choix de baliser au mieux tout ce qui pouvait l’être avant de partir pour nous alléger l’esprit, partir serein (tout autant que rassurer nos proches !) et profiter jour après jour de notre aventure familiale.
Nous avons donc décidé de lancer cette série de vidéos pour partager nos préparatifs et nos informations concrètes et pratiques qui pourront vous aider et vous faire gagner du temps si vous êtes dans la même dynamique que nous ou réfléchissez à un prochain voyage autour du monde.
Cette semaine, nous vous proposons de découvrir comment nous nous sommes préparés et organisés pour naviguer en sécurité et dans la sérénité avec nos chats, qui font aussi partie du voyage.
Nous vous souhaitons bon vent et bonne mer.
Vous souhaitez réagir à cette vidéo ? N’hésitez pas à partager vos propres préparatifs pour naviguer avec votre compagnon préféré dans les commentaires.
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Transcription intégrale
Bonjour à tous,
Je suis Hélène du blog Réussir sa croisière à la voile.
En visionnant le précédent épisode de notre série « comment partir serein autour du monde », consacré au défi de la pharmacie, certains d’entre vous ont découvert que nous avions des chats à bord et ils nous ont sollicité pour que nous témoignions également sur ce sujet là.
C’est pourquoi cette nouvelle vidéo est consacrée à nos préparatifs pour naviguer avec nos chats en sécurité et dans la sérénité. Bon nombre d’éléments seront sans aucun doute transposables aux chiens mais comme je n’ai pas d’expérience en la matière, je ne traiterai ici que de mes poilus préférés !
Pour planter le décor, nous avons donc nos 4 chats avec nous à bord de Saba. Il y a Matou le sage, d’environ 11 ans. Son âge est estimé car il s’est installé un jour chez nous, déjà adulte, et n’ai jamais reparti, pour notre plus grand bonheur ! Puis nous avons deux miss, Maha et Cachupa, de 9 et 8 ans, et le petit dernier, le trublion de la bande, Savane, 4 ans.
Tous nos chats sont stérilisés et identifiés avec une puce électronique. Nous avions fait ce choix bien avant de fixer la date de notre départ en voyage et nous ne le regrettons pas car c’est aujourd’hui le seul mode d’identification reconnu à l’international. Le tatouage, possible en France, n’est pas reconnu au delà de nos frontières.
En plus de cette obligation d’identification par puce électronique, pour voyager à l’étranger avec un chat, il faut pouvoir prouver que l’animal est à jour de ses vaccinations. Et il faut notamment ajouter au traditionnel tri Typhus / Coryza / Leucose, habituellement réalisé chaque année en métropole, la vaccination contre la rage qui nécessite un rappel au bout d’un an puis devient valable 3 années d’affilée.
Certains pays exigent en plus de la preuve de la vaccination un titrage anti-rabique qui permet de prouver que le chat a bien développé une immunité contre la rage. Ce titrage nécessite une prise de sang et ne doit pas être réalisé dans les 30 jours suivant la vaccination, au risque d’apparaître négatif. Quand on sait que ce dosage coûte dans les 80 €, mieux vaut mettre toute les chances de son côté et respecter strictement ce délai.
Mais même au delà de 30 jours, il arrive que certains animaux ne développent pas une immunité suffisante. Dans ce cas là, il faut renouveler le vaccin et procéder à un nouveau titrage.
Pour connaître au préalable les exigences des pays dans lesquels vous prévoyez de vous rendre en terme de vaccination, vous pouvez consulter le site AniVetVoyage.
Ce dernier m’a permis de constater que peu de pays finalement demandent le titrage anti-rabique, c’est plutôt lors du retour en France que ce dernier est exigé. S’il n’est pas possible d’y couper lorsque l’on voyage en avion, un tel contrôle semble plutôt irréaliste sur un voilier qui rentre de voyage …
Mais quoiqu’il en soit, nous allons tout de même procéder à ce titrage. Toutefois, comme nous resterons en zone Europe jusqu’à notre arrivée aux Antilles, nous avons choisi de ne le réaliser qu’après avoir procédé au rappel des 1 an que nous ferons là-bas. Cela nous permettra de renforcer l’immunité de nos chats et de coupler par ailleurs ce rappel de la rage au rappel TCL et ainsi de faire de substantielles économies.
N’oubliez pas que ces diverses vaccinations doivent impérativement être consignées dans un carnet international de vaccination que votre vétérinaire vous facturera en général entre 10 et 15 €.
En complément de leurs vaccinations, j’ai également constitué avec l’aide de mon vétérinaire une petite pharmacie pour mes minous, qui contient donc :
- du féliway en spray pour faciliter leur adaptation aux situations nouvelles (que j’ai par exemple utilisé pendant 2/3 jours lors de leur installation à bord de Saba
- un décontractant homéopathique que je leur donnerai 3 à 4 jours avant nos premières navigations pour limiter au maximum leur stress car je rappelle ici que nos chats n’ont pour le moment jamais navigué
- un anti-vomitif en cas de survenue de mal de mer
- un anti-diarrhéique
- un anti-inflammatoire en cas de mauvaise chute
- un traitement antibiotique en cas de morsure entre eux, même si la probabilité est faible
- une pommade oculaire
- un traitement vermifuge qui sera administré quelques jours avant le départ et un second à leur donner 6 mois plus tard
- de la bétadine comme désinfectant cutané en cas de besoin
Concernant notre organisation à bord maintenant, j’ai embarqué pour mes 4 chats 2 maisons de propreté qui permettent de ne pas retrouver de la litière partout autour des bacs et j’utilise comme substrat des granulés de bois de chauffage. J’ai toujours utilisé de la litière végétale, que mes chats apprécient, et c’est sous cette forme, en sacs de 15 kg, que cela coûte le moins cher. Ces granulés sont très absorbants et netralisent très rapidement l’odeur des excréments.
J’ai stocké pour le départ une dizaine de sacs et je ferai ensuite avec ce que je trouverai en route.
Côté alimentation, mes chats ont des croquettes à leur disposition en journée et une friandise le soir, c’est notre petit rituel et ils y sont très attachés. Pour le moment, je leur partage une boîte de gourmet et à terme, ils auront droit à du poisson frais, il faudra bien faire avec les ressources disponibles.
J’ai donc stocké quelques sacs de 10kg de croquettes achetés sur internet pour, une nouvelle fois, des raisons de coût et en complément des croquettes auxquelles ils sont habitués, j’ai ajouté des croquettes contre les problèmes urinaires et rénaux pour prévenir notamment les calculs auxquels les mâles peuvent être sujets et qui peuvent leur être fatal.
Au port, l’eau et les croquettes sont à disposition au sol dans la cuisine mais ce système ne fonctionnera pas en navigation. Nous avons donc prévu de bricoler un système sur cardan que nous fixerons au sol pour permettre à nos chats de manger et de boire en permanence. Cela fera partie des petits travaux à réaliser rapidement en escale.
Je dispose enfin d’un dispositif de transport pour chacun de mes chats. J’ai embarqué mes deux caisses rigides et je les ai complété avec deux sacs souples qui prennent moins de place à ranger. J’en installé une caisse et un sac dans les équipets du carré pour permettre à mes minous de s’y réfugier quand ils le souhaitent.
Côté adaptation à la vie sur un voilier, nous nous sommes installés à bord de Saba 2 mois et demi avant notre départ.
Le we de notre arrivée, la tramontane a soufflé à plus de 60 nœuds. Je vous laisse imaginer le bruit du vent dans les haubans et les embardées de Saba, même au port !
Nos 4 loulous ont eu vite fait de se réfugier dans un équipet, tous les 4 collés serrés et ils n’en sont pratiquement pas sortis pendant deux jours. Mais quand la météo s’est calmée, ils ont rapidement pris leurs aises et finalement, cette installation ventée nous a plutôt rendu service car nous avons ainsi vécu calfeutré le temps que nos chats s’habituent à leur nouvel espace de vie. Et aujourd’hui, le voilier représente vraiment pour eux la sécurité. Ils n’hésitent pas à s’y réfugier dès que quelque chose leur fait peur en extérieur.
Avant de les embarquer à bord, nous les avons habitué pendant plus d’un mois à la maison au port du harnais, en leur laissant chaque jour d’abord quelques minutes jusqu’à plusieurs heures. Ils ont ainsi accepté de les porter plusieurs jours d’affilée sans rechigner lorsque nous nous sommes installés sur Saba.
Lors de nos navigations, nous leur remettrons systématiquement afin de pouvoir les attacher en laisse à l’intérieur ou à l’extérieur au besoin, grâce aux nombreux padeyes textiles que Bertrand a installé un peu partout dans cet objectif.
Pour faciliter leur adaptation, nous avons également conservé les mêmes rituels qu’à la maison, comme la friandise du soir dont j’ai déjà parlé, ce qui a permis de les mettre en confiance à bord.
Et avant de prendre la mer, nous les habituons progressivement au bruit du moteur en allumant régulièrement ce dernier quelques minutes et en continuant à vaquer à nos activités, histoire de leur faire comprendre que malgré ce bruit, il n’y a aucun risque pour eux.
En navigation, nous les surveillerons de près les premiers jours pour voir comment ils réagissent mais l’ambiance sera sans aucun doute plus calme et tranquille que ce qu’ils ont déjà vécu lors de nos différents épisodes de forte tramontane.
Nous les confinerons à l’intérieur et nous avons prévu d’installer dans les prochains jours une porte battante 4 panneaux en plexiglass qui nous permettra de sécuriser la descente tout en nous laissant la possibilité d’aller et venir facilement.
Nous avons enfin posé un filet tout le long de nos filières pour limiter les chutes à la mer et lorsque nous seront au mouillage, nous installerons systématiquement dans la jupe un dispositif permettant à nos chats de remonter en s’accrochant avec leurs griffes, si d’aventure l’un d’entre eux tombe à l’eau.
Pour réaliser ce dernier, j’ai utilisé de vieux sacs en jute que j’ai simplement décousu et que nous allons laisser pendre, à demi-immergé dans l’eau.
Certains préconisent de lancer au moins une fois son chat dans l’eau pour lui apprendre à remonter mais personnellement, je ne pense pas trouver un jour le courage de faire cela aux miens, même si je comprends le bien fondé de l’opération !
Pour finir, depuis que nous sommes à bord de Saba, nous avons observé quelques petites modifications dans le comportement de nos minous. A la maison, ils se côtoyaient tous les 4 mais sans plus. A bord de Saba, ils se sont vraiment rapprochés, ils dorment côte à côte, mangent la friandise du soir en rang d’oignon, voire se toilettent de temps en temps les uns les autres. Un vrai rapprochement s’est opéré entre eux et cela nous semble plutôt de bon augure pour la suite de notre aventure.
Si vous êtes vous aussi tentés de naviguer avec votre chat, j’espère que cette nouvelle vidéo vous apportera des réponses utiles aux questions que vous vous posez sûrement.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les transmettre dans les commentaires ci-dessous, j’essayerai de vous répondre au mieux.
Je vous dis à très bientôt
Tchao