12 conseils pour vivre sans plastique à bord

 

Cet article s’inscrit dans notre défi “25 savoirs- faire & astuces en 25 semaines”.

Pour retrouver l’ensemble des sujets d’ores et déjà traités,

rendez-vous sur la page de présentation de ce défi.

 

Défi plastiqueCelui que nous appelons aujourd’hui communément « plastique » appartient en fait à 7 familles de matériaux différents et alors que les recherches sur la toxicité du plastique de certaines de ces familles sont encore en cours, le polyéthylène (PET), le poly-chlorure de vinyle (PVC), le polystyrène et certains plastiques de la famille des polycarbonates ont d’ores et déjà été reconnus comme néfastes pour la santé.

Il est donc urgent de prendre conscience de la nocivité du plastique, tant pour l’environnement que pour notre propre santé et de le bannir autant que possible de notre quotidien

Par ailleurs, pour nous autres navigateurs, ne rien jeter en mer, rapporter tous nos déchets au port et les trier est un bel objectif en soi mais force est de constater qu’il reste difficile à atteindre lorsque nos croisières nous mènent hors de France.

En effet, même sans partir très loin, parfois juste chez nos voisins immédiats, il peut être compliqué de trouver des poubelles de collecte séparative et malgré toute notre bonne volonté, notre effort de tri finit bien souvent dans une seule et même poubelle, dont nous ne connaissons pas, la plupart du temps, la destination finale (n’hésitez pas également à lire ou à relire notre article « Réduire ses déchets plastiques en mer : urgence citoyenne ou sinistre gabegie planétaire ? »).

Alors plutôt que de conserver nos habitudes d’achat et nous donner simplement bonne conscience en nous astreignant à trier à bord, osons changer nos pratiques et consommons, si ce n’est mieux, au moins autrement. Bannir tous les plastiques du quotidien peut être difficile mais pas impossible pour autant !

Pour vous aider à progresser sur ce nouveau chemin qui s’offre à vous, voici 12 actions à expérimenter et, si possible, à adopter, pour éliminer autant que possible le plastique de votre quotidien en découvrant les alternatives possibles et réduire ainsi efficacement vos déchets en plastique résiduels lors de vos croisières à la voile.

Utiliser des sacs réutilisables en fibres naturelles pour faire les courses

sacsans plastiqueEn France, les sacs en plastique sont interdits tant dans le commerce de détail ainsi que dans les grandes surface depuis quelques années déjà, mais ce n’est pas forcément le cas chez nos voisins étrangers. Pour ne pas être pris au dépourvu et vous retrouvez contraint d’accepter l’une de ces fichues poches en plastique que l’on retrouve malheureusement aujourd’hui partout dans la nature, glissez toujours dans vos affaires un ou plusieurs sacs en fibres naturelles (coton, chanvre, …). Ces « Tote Bags » (de l’anglais To tote : trimballer) se sont largement démocratisés ces dernières années, il est dorénavant possible de trouver facilement des exemplaires joliment décorés ou arborant des messages percutants, à vous de choisir ce qui vous correspond le mieux.

Acheter des aliments en vrac

vrac sans plastiqueIl devient de plus en plus facile de trouver des aliments en vrac. La plupart des enseignes de la grande distribution emboîte le pas aux épiceries biologiques et propose dorénavant une offre vrac plutôt bien fournie (riz, pâtes, féculents, noix, céréales, muesli).

Concernant les produits frais, évitez à tout prix les produits pré-emballés, souvent assortis d’une barquette en polystyrène tout à la fois polluant et néfaste pour la santé, et choisissez-les plutôt au poids, pour les fruits et légumes, ou à la coupe, pour le fromage, la charcuterie ou la viande / le poisson.

Tout en préservant la planète de déchets inutiles, vous ferez des économies non négligeables alors, pas d’hésitation, foncez !

Résister à la mode des portions individuelles

suremballage plastique Vous pouvez être tentés de recourir aux portions individuelles pour limiter certains gaspillages alimentaires, car avec les petits conditionnements, la probabilité de devoir conserver un produit entamé, dont la durée de conservation est donc réduite, diminue. Toutefois, gardez en tête que consommer des portions individuelles revient à encourager le suremballage (notamment plastique) des produits alimentaires qui explose depuis quelques années et contribue à augmenter notablement la quantité de déchets produites par notre société de consommation.

Les portions individuelles sont également nettement plus chères alors optez à chaque fois que possible pour des formats familiaux (fromage blanc, compote, fromage, gâteaux, …) que vous partagerez à table.

Vous ferez un geste utile pour l’environnement, et soulagerez du même coup votre porte-monnaie.

Éviter d’acheter les aliments surgelés

surgelés plastiqueLes aliments surgelés peuvent certes s’avérer bien pratiques dans certaines occasions, mais ils présentent l’inconvénient d’être très souvent emballés dans du plastique. Certains d’entre eux présentent des emballages en carton et donnent ainsi l’impression d’être plus respectueux de l’environnement mais dans la plupart des cas, ils sont tout aussi problématiques. En effet, leur carton d’emballage est fréquemment revêtu également d’une pellicule de plastique dont les constituants chimiques peuvent se répandre dans les aliments.

Ne plus acheter ce type de produits constitue donc un geste efficace pour limiter sa production de déchets tout autant que pour préserver sa santé.

Emballer son casse-croûte sans plastique

sandwich emballage sans plastiqueL’aluminium et les films plastiques présentent une telle facilité d’utilisation que nous sommes sûrement nombreux à imaginer ne pas pouvoir nous en passer, notamment pour emballer un petit reste ou lorsque nous devons emporter un casse-croûte, pour une excursion ou un pique-nique avec des amis.

Et pourtant, il existe des alternatives intéressantes comme une lunch-box en inox, qui présente par ailleurs l’intérêt de protéger votre repas et d’éviter qu’il ne se retrouve écrasé au fond de votre sac, un joli torchon dont vous aurez proprement rabattu les bords pour le rendre le plus hermétique possible, un sac à sandwich réutilisable que vous aurez pris le temps de confectionner au préalable (de nombreux tutos sont disponibles sur le web pour les amateurs de petites cousettes faciles et utiles) ou encore le beewrap, simple carré de tissu enduit de cire d’abeille

Oublier la vaisselle en plastique

Lors de nos croisières à la voile, il nous arrive fréquemment de pique niquer à terre, à l’occasion de nos excursions pour découvrir les lieux environnants ou directement sur la plage, lors de rassemblements avec les voiliers voisins.

vaiselle eco alternative plastiqueA ces occasions, il n‘est pas rare d’avoir recours à de la vaisselle en plastique, intéressante en terme d’encombrement et de légèreté, et qui présente également l’avantage, dans sa version jetable, de nous exonérer d’une corvée de vaisselle en rentrant à bord.

Or, savez-vous que les assiettes, gobelets et couverts en plastique seront interdits en France à partir de 2020 ? Cette mesure, intégrée à la loi de transition énergétique, se justifie par l’énergie nécessaire à la fabrication de ces produits et la pollution provoquée lorsqu’ils sont abandonnés dans la nature.

2020, c’est demain alors, prenons sans attendre de bonnes habitudes, d’autant plus que de nombreux produits de substitution sont d’ores et déjà disponibles sur le marché, soit en version jetable mais biodégradable (carton, maïs, cellulose de bois) ou en version plus durable et réutilisable (bambou, bois, inox).

Bannir l’usage des pailles en plastique

paille inox sans plastiqueIl est parfois bien agréable, après une belle excursion à terre ou juste pour le plaisir de flâner, de s’offrir une boisson rafraîchissante dans un troquet au détour d’une ruelle ombragée ou sur le quai plus animé du port. Or, dans la plupart des cas, des pailles en plastique vous sont généreusement offertes avec vos consommations, sans que vous n’ayez besoin de réclamer quoique ce soit !

Pensez donc à préciser au moment de votre commande que vous n’en souhaitez pas.

Et si d’aventure, boire sans paille, n’était pas concevable pour vos enfants ou vous conduirait à vous exposer à des risques sanitaires, pourquoi ne pas vous équiper dès à présent de vos propres pailles réutilisables, il en existe dorénavant de bien belles en inox, qui vous feront sans aucun doute remarquer la prochaine fois que vous vous arrêterez boire un verre quelque part .

Privilégier les ustensiles de cuisine en inox et en bois

ustensiles bois sans plastiqueIl est dorénavant avéré que le plastique peut s’avérer dangereux lorsqu’il est en contact avec une source de chaleur. Du coup, quid de nos ustensiles de cuisine fréquemment (re)chauffés en même temps que nos bons petits plats ?

Le bois est une alternative simple et efficace pour nos cuillères et autres spatules. Pour les casseroles ou les poêles, la céramique, l’inox ou encore la fonte ont des propriétés anti-adhérentes intéressantes, tout en étant exempts de produits nocifs, ces matériaux vous permettront donc de bannir sans regret de votre cambuse les revêtements en Téflon de plus en plus décriés.

Enfin, il paraît que les moules en fer sont remarquables pour les madeleines ou les financiers, et font croustiller les gâteaux alors, cela vaut peut-être le coup de les essayer !

Fabriquer soi-même ses produits ménagers et ses cosmétiques

Les produits ménagers et les cosmétiques que nous utilisons au quotidien sont une des sources majeures de déchets, car la grande majorité de leurs contenants (bouteilles, sprays, tubes, billes, pots, …) est en plastique et nous nous empressons de les jeter une fois vides avant de courir en racheter.

Or, avec juste quelques ingrédients de base :

  • comme le savon noir, le vinaigre blanc, le bicarbonate et les cristaux de soude, pour le ménage
  • huile de coco, cire d’abeille, bicarbonate de soude, argile, savon de marseille, huiles essentielles, pour les cosmétiques,

cosmétiques maisons sans plastiquevous pouvez confectionner vos propres produits maison et mettre ainsi un terme à ce cycle infernal.

En fabriquant vous-mêmes vos produits d’entretiens et vos cosmétiques, vous n’utiliserez que des produits respectueux de votre santé et de l’environnement et limiterez grandement vos déchets plastiques tout en faisant, une nouvelle fois, de substantielles économies.

Le web regorge de recettes simples et rapides, pour faire son produit vaisselle, sa lessive ou un nettoyant toute surface mais également son déodorant ou son dentifrice.

Pour notre ménage quotidien, à terre comme à bord de Saba, nous utilisons depuis des années déjà le guide du grand ménage de Raffa avec entière satisfaction.

Ignorer les produits d’hygiène à usage unique ou à faible durée de vie

Les produits à usage unique ou faible durée de vie ont envahi depuis plusieurs années notre quotidien et ils sont notamment fortement présents dans nos salles de bains : brosses à dent, carrés démaquillants, lingettes ou encore les rasoirs en plastique, dont presque 500 000 sont jetés chaque minute dans le monde, !

Or il est vraiment possible de réduire les déchets de votre salle de bain :

  • sdb sans plastiqueen remplaçant ce qui est jetable et à usage unique par des produits durables et réutilisables : disques démaquillants en tissus, oriculi en bambou ou en inox, rasoir à tête interchangeable, épilateur électrique, cup menstruelle, brosse à dents à tête interchangeable ou brosse à dents compostable.
  • en privilégiant les cosmétiques solides qui ne nécessitent pas de contenants comme leur nom l’indique. Savon, shampooing, dentifrice et déodorant solides sont tous aussi efficaces que leurs homologues liquides.
  • en sélectionnant des produits sans emballage inutile, comme pour le savon ou le dentifrice.
  • en choisissant des formats familiaux et en ne multipliant pas les références, en appliquant la même logique que pour les denrées alimentaires

Favoriser les allumettes au briquet

Entre le briquet et l’allumette, votre coeur balance. Lequel de ces deux accessoires vaut-il mieux utiliser pour produire du feu tout en respectant la planète ?

Le briquet est réutilisable, facile à allumer, plus tendance et moins sensible à l’humidité, ce qui est loin d’être négligeable à bord de nos voiliers, mais il est la plupart du temps jetable et fabriqué en plastique.

L’embout et les frottoirs des boîtes d’allumettes contiennent, eux, des substances chimiques nuisibles et l’allumage d’une allumette a été estimé 2,5 fois plus polluant que l’allumage d’un briquet.

Alors que choisir ? Dans ce duel du feu sans merci, c’est finalement le briquet qui remporte haut la main la bataille … des déchets !

En effet, 7 milliards de briquets jetables sont mis sur le marché par an, et donc à peu près autant sont jetés. Or, ils sont absolument impossibles à recycler en fin de vie car, face aux critères de sécurité qui leur sont imposés, les fabricants ont mis au point plusieurs pièces (en plastique comme en acier) absolument indémontables.

boite d'allumettes sans plastiqueEt jeté en pleine nature, ce petit gadget qui a réussi à s’imposer dans notre quotidien grâce à son coût dérisoire met un siècle avant de se désagréger.

Alors, préférez toujours notre bonne vieille boîte d’allumettes qui, une fois vide, vous offrira de plus la possibilité de réaliser de chouettes bricolages avec vos enfants (décorations, véhicules, petits rangements à bijoux, calendrier de l’avent …).

Et si d’aventure vous souhaitez tout de même embarquer un briquet à bord de votre voilier, notamment pour des raisons de fiabilité et donc de sécurité, optez pour une version rechargeable. Certes, cela peut représenter un véritable investissement mais les marques historiques présentes sur ce marché proposent des modèles garantie à vie, ce sera donc un achat totalement durable et responsable.

Renoncer au chewing gum

Au début de son histoire, le chewing-gum était fabriqué à base d’une gomme naturelle extraite d’une plante sud-américaine, le chiclé. Puis les scientifiques ont découvert qu’il était possible de fabriquer le chewing-gum à partir des mêmes polymères qui servent à fabriquer la gomme de pneu. Par conséquent, aujourd’hui, lorsque vous mangez du chewing-gums, sachez que vous mangez aussi des dérivés du plastique! Votre envie de machouiller vient de vous abandonner subitement ? Comme c’est bizarre !

gum avec plastiqueAu delà de son impact possiblement délétère sur votre santé, n’oubliez pas que le chewing gum est le second détritus le plus commun derrière le toujours aussi nocif mégot avec 90% des chewing-gums jetés par terre après utilisation avec beaucoup de négligence. Le chewing gum ne se composte pas car il ne se décompose pas et il pollue l’eau car il ne se dissout pas. Par ailleurs, il peut être extrêmement nocif pour la faune qui l’ingère par erreur et peut provoquer des étouffements.

Sur nos voiliers de croisière mieux vaut donc bannir cette friandise finalement pas si sympathique que cela. Et si toutefois votre addiction était profonde et que votre sevrage se devait d’être progressif, pourquoi ne pas tester des recettes de chewing gum maison, à base notamment de gluten de blé et de sirop ou de jus de fruits frais ?

Si vous avez pris le temps de lire cet article jusqu’au bout, c’est que vous êtes sensibilisés à cette question des déchets en général et du plastique en particulier et que vous vous refusez à vivre sur une planète polluée.

bidon plastiqueAlors, soyez éco-citoyen jusqu’au bout et n’hésitez jamais à ramasser les déchets qui croisent votre route. N’oubliez pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières et que si nous sommes nombreux à agir ainsi, l’impact de notre engagement finira par devenir visible.

Lors de notre dernière croisière estivale entre Corse et continent, nous avons notamment sorti de l’eau un jouet gonflable pour enfant, permettant d’observer le fond sans mettre la tête dans l’eau, un casque de moto qui nous a, pour l’anecdote, d’abord fait penser à une bombe flottante avec sa forme parfaitement arrondie et sa couleur grise uniforme, ainsi qu’une bouée de délimitation des zones de baignade, probablement arrachée de son ancrage par un précédent coup de vent.

Quelques jours plus tard, le jouet gonflable a fait le bonheur des jeunes enfants d’un voilier amis, dont les parents se sont sentis de taille à batailler avec une simple rustine, et nous avons ramené la bouée à notre port d’attache, qui n’a absolument pas hésité à la récupérer.

Deux de ces déchets marins ont donc pu démarrer une seconde vie et nous ne pouvons que nous satisfaire d’avoir pris le temps de les récupérer. Et le casque vous demandez-vous ? Dans son état avancé d’imbibition, nous n’avons malheureusement pas pu le ressusciter et nous avons dû nous résoudre à le condamner à la destruction … RIP …

 

Nous vous souhaitons bon vent et bonne mer.

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1 comment

  1. Pierre Brérot - Répondre

    et pour éviter les rasoirs en plastique, laissez vous pousser la barbe.

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