Nous aimons le rhum. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie …
Et si nous n’avons pas attendu de traverser l’Atlantique pour, de temps en temps, en boire un petit verre, depuis que nous sommes aux Antilles, nous sommes servis, c’est ti’punch presque tous les soirs !
Il nous faut donc constituer un stock digne de ce nom, histoire d’avoir de quoi faire face aux nombreuses et sympathiques rencontres et invitations de ponton qui s’enchaînent chaque semaine.
Depuis quelques jours, nous nous laissons bercer par la douceur de vivre de Marie Galante. La « grande galette » comme se plaisent à l’appeler les natifs de l’île nous ouvre son âme. Ancrés à Grand Bourg, nous apprécions l’esprit des lieux, subtil équilibre entre authenticité et modernité.
Sur cette terre, le temps s’est comme arrêté : les charrettes d’une autre époque progressent au rythme lent des bœufs tirants, les galantaises font encore leur marché élégamment chapeautées.
Mais cette terre a aussi du caractère et parfois, exit les traditions, c’est un air de blues qui résonne alors à nos oreilles, et interrompt un instant les ondulations coquines de la biguine.
Avant de repartir, voici venu le temps de délaisser plages de sable blanc, lagons turquoises et récifs coralliens pour s’aventurer au coeur de l’île aux cent moulins.
L’histoire de Marie Galante nous fascine et c’est en scooter que nous décidons de partir découvrir les vastes champs de canne, les anciennes sucreries, les habitations coloniales, sans oublier bien sûr les si réputées distilleries.
Nous les visitons les une après les autres, Bielle et Bellevue bien entendu, sans oublier le traditionnel Père Labat qui ressemble tant à un musée malgré son incessante activité.
Nous profitons de l’occasion pour faire nos emplettes. Blanc, paille et ambré, nous repartons avec une collection complète de saveurs, nos papilles toutes émoustillées et d’excellente humeur.
Ceci explique peut-être cela, notre euphorie devient zygzagodromie. Nous sommes restés sobres mais une joie simple et intense nous habite. Au fil de nos découvertes, nos yeux ne savent plus où donner de la tête, nous sommes fascinés par toutes les pépites naturelles qu’abrite cette île intemporelle.
Tout à notre exploration, totalement occupés à voir, écouter et ressentir, nous prenons quelques libertés avec la gravité et, à quelques kilomètres seulement de l’arrivée, patatras, c’est l’accident !
Nous sommes à terre. Les pompiers, alertés, nous emmènent au plus proche dispensaire mais nous sommes très vite rassurés. Nous sommes chanceux, malgré notre chute, nos bouteilles sont indemnes, notre précieux chargement est sauvé !
Brève de mer #14