- Saisissant, imposant, démesuré
- Troisième plus grand volcan du monde
- « Phare » des navigateurs océaniques des temps passés
- Propice aux divagations de notre imagination féconde
Les 3 700m d’altitude du Teide sont à notre programme de longue date. Impossible en effet de passer à côté de ce trésor géologique où cratères et fleuves de lave ont construit ensemble ce décor minéral, désertique et âpre, unique au monde.
Partis de bon matin de Santa Cruz, notre autorisation en poche, ce sésame qui nous permettra de gravir à pied ce volcan réputé, nous découvrons une nouvelle fois, toujours aussi ébahis, la diversité des paysages des îles Canaries.
La côte urbanisée laisse en effet rapidement sa place à une majestueuse forêt de pins, ensorceleuse et mystérieuse, tout autant propice à abriter de ténébreuses sarabandes que notre mythique forêt de Brocéliande. De-ci, de-là, quelques trouées nous offrent la vision infinie de l’océan en contrebas puis d’un seul coup, une brume humide nous enveloppe, nous estompe, nous avale …
Quand nous réapparaissons quelques dizaines de mètres plus haut, l’Atlantique a tiré sa révérence et nous faisons face à une pleine mer de nuages. Et de cette ondulance cotonneuse émergent les volcans sacrés des îles voisines, tels les gardiens impassibles des secrets de l’Atlantide.
La vue de ces sommets isolés, comme apatrides, est saisissante de beauté.
Fleur de souffre, jaune de mars, ocre, sable, terre de sienne, colorado, tabac … Nos yeux découvrent cet incroyable kaléidoscope de couleurs lorsque que nous nous engageons sur ce sentier malaisé qui nous mène au sommet du Teide.
Il nous reste désormais 200 mètres de dénivelé à grimper. Nos pieds foulent avec respect les stigmates des brûlures passées. Les nombreuses fumerolles qui nous environnent nous rappellent que ce géant est juste endormi et que son réveil peut rapidement se transformer en tragédie.
Le sommet approche mais le chemin devient escarpé, l’air commence à se raréfier, notre respiration devient saccadée. Le Teide ne se laisse pas facilement approcher, il nous toise de toute sa puissance et nous fait bien ressentir notre insignifiance. Il nous met à l’épreuve, il teste notre résistance, il jauge notre volonté !
Mais enfin nous y sommes. Et c’est le souffle coupé que nous découvrons ce panorama à 360 degrés. Nous sommes enivrés, non par l’altitude ou les vapeurs de soufre, mais bien par cette magnificence que seule la nature sauvage peut nous offrir en partage.
L’espace d’un instant, nous nous sentons rois du monde et le frisson d’émotion qui nous parcourt alors est infiniment grisant.
Brève de mer #12