Cet article s’inscrit dans notre défi “25 savoirs- faire & astuces en 25 semaines”.
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Nous autres français aimons le pain, c’est un fait incontestable et connu internationalement !
Composant incontournable de nos repas, socle de notre patrimoine culturel gastronomique, nous pouvons discourir longuement sur son goût, sa texture, son odeur ou encore son pouvoir nourrissant.
Mais si nous entretenons avec le pain ce lien puissant et rare, c’est parce qu’il ne peut se réduire au seul rôle d’aliment et véhicule des valeurs précieuses comme le sens du partage et la force des liens.
A quelle famille de mangeurs de pain appartenez-vous ?
Le pain revêt une telle importance dans notre quotidien que des enquêtes sont fréquemment réalisées en France, avec des approches et des méthodologies différentes, pour identifier les grandes familles de mangeurs de pain.
L’une d’entre elles, récente, a ainsi permis de nous classifier en 6 grandes catégories, vous reconnaîtrez-vous dans l’un des ces comportements ?
- Les « sélectifs » : petits consommateurs, ils choisissent le pain scrupuleusement et sont attentifs aux impacts possibles sur leur santé
- Les « snackeurs » : ils mangent du pain principalement à domicile, une ou deux fois par jour
- Les « blasés » : ils consomment du pain tous les jours, ce dernier est indispensable à leur équilibre alimentaire mais leur consommation est peu diversifiée
- Les « nutritionnistes » : ils pensent que le pain contribue à leur équilibre nutritionnel
- Les « gourmets » : le pain comme un aliment de base dans leur alimentation, ils en consomment de grande quantité tout en restant très attentifs à sa qualité
- Les « conservateurs » : ils consomment du pain à chacun de leur repas
source : Institut Quali-Quanti
Le pain, un aliment plaisir excellent pour la santé
Baguette classique ou de tradition, pain de campagne, de seigle, au son, au levain ou multi-céréales, le choix est tel que chacun d’entre nous peut trouver la recette qui convient à ses goûts.
Mais au-delà du seul plaisir gustatif, le pain présente de nombreuses ressources nutritionnelles, parmi lesquels se trouvent notamment les fibres, les protéines végétales et les glucides complexes.
Les glucides complexes : présents en quantité importante dans le pain (entre 51 et 58 g pour 100 g selon la farine utilisée), ils constituent une source d’énergie utile au métabolisme du corps humain et au fonctionnement du système nerveux.
Cette haute teneur en glucides complexes explique également la sensation de satiété que nous ressentons après avoir consommé du pain. Le pain est donc notre allié pour diminuer le grignotage entre les repas.
Les fibres : tous les pains présentent une teneur élevée en fibres (entre 3,8 g/100 g dans une baguette et 8,8 g/100 g pour le pain complet), et leur consommation facilite donc la digestion et le transit intestinal.
Les protéines végétales : bien connues comme constituants de la masse musculaires, les protéines sont également impliquées dans la synthèse de certaines hormones, des molécules de l’immunité, des molécules de structure (kératine, collagène), des enzymes.
Leur taux varie entre 8 % pour une baguette et 13 % pour le pain complet,
Et ce n’est pas tout, car le pain est par ailleurs pauvre en sucre et matières grasses et riche en minéraux (magnésium, phosphore et potassium) et en vitamines du groupe B (B1, B6, B9).
Le pain répond donc parfaitement aux recommandations nutritionnelles du Plan National Nutrition Santé, il n’y a ainsi aucune raison de sans priver !
Faire son pain à bord, réaliste ou utopique ?
Certains pains se conservent relativement bien en mer mais advient toujours le moment où la pénurie pointe son nez. Comment alors prendre un bon petit déjeuner ou tout simplement se régaler d’une bonne tartine de rillettes ou d’un petit morceau de fromage ?
Vous pouvez faire le choix d’emmener un maximum de pain de mie sous plastique et de finir par des biscottes … Pour nous, une croisière à la voile doit rester un moment de plaisir et de bon temps où la cuisine prend toute sa place.
Et déguster une miche toute chaude au milieu de l’Atlantique ou au mouillage sous les tropiques est loin d’être utopique. Le pain est en effet un aliment facile à faire à bord de votre voilier dans la mesure où il ne demande que peu d’ingrédients :
une farine peu raffinée : les farines de blé et de seigle sont classées selon leur degré de raffinage et désignées par un « T » suivi d’un chiffre. Plus ce chiffre est petit, plus le grain a été débarrassé de son enveloppe. Or, c’est dans cette dernière que l’on trouve les minéraux, les vitamines et les oligoéléments. Il vaut donc mieux privilégier les valeurs les plus élevées pour faire du pain mais comme c’est également dans l’enveloppe que sont retrouvés les produits phytosanitaires, il est préférable de s’approvisionner en bio.
Les farines de blé utilisables pour faire du pain sont les suivantes :
- la T65 pour du pain blanc,
- la T80, dite aussi farine bise, utilisable seule ou en mélange avec la T65,
- la T110 (farine semi-complète) et la T130 (farine complète), à utiliser en mélange avec la T65 afin de ne pas avoir une mie trop compacte
Il est également possible d’utiliser de la farine de petit épeautre, de maïs ou de kamut par exemple.
de la levure de boulangerie déshydratée : en croisière, il est utile de disposer d’une réserve de levure de boulangerie déshydratée. Un sachet (5 à 7 g) convient pour 500 g de farine. Ce type de levure présente l’avantage de pouvoir se conserver longtemps à température ambiante, jusqu’à 1 an et d’être stable malgré les variations de température. Le secret de son utilisation réside dans son activation, en la délayant dans un peu d’eau tiède.
une pincée de sel : il est préférable d’éviter le contact entre le sel et la levure pour ne pas annuler l’effet levant de cette dernière.
de l’eau tiède : respectez tant que possible une température de 25 °C (à plus ou moins 5°C). C’est la température optimale pour une activation réussie de la levure. À partir de 50°C, la levure mourra et le pain que vous sortirez du four ressemblera alors à une galette dense et indigeste.
Recette et tour de main de notre pain « magique »
Si nous avons toujours fait du pain à bord, nous avons essayé ces dernières années un grand nombre de recettes sans jamais en trouver une qui nous séduisait pleinement : les quantités ne nous semblaient pas équilibrées et la pâte était soit trop sèche, soit trop collante, le pétrissage était long et fastidieux, la levure ne levait pas suffisamment, …
Et puis nous sommes tombés un jour par hasard, grâce au blog “les petits plats de Rose”, sur une recette qualifiée à juste titre de « magique », tant elle est facile, rapide et délicieuse !
Cette recette est une recette de base, que vous pouvez ensuite « customiser » selon vos envies : mélange de farines (pour venir compléter les nutriments que l’on retrouve chez l’une mais pas chez l’autre et ainsi varier vos apports nutritionnels), ajout de graines ou de fruits secs, mais aussi de tomates séchées et de fromage pour une version fougasse, …
Mais trêves de commentaires, passons aux choses sérieuses :
Ingrédients : 500 g de farine , 1 bonne cuillerée à café de sel, 1 sachet de levure déshydratée, environ 300 ml d’eau tiède
Dans un verre, diluez la levure déshydratée dans l’eau tiède et laissez reposer une dizaine de minutes. La levure doit devenir mousseuse en surface, elle est alors activée.
Dans un saladier, mélangez la farine et le sel puis ajoutez la levure activée avec une cuillère à soupe (ou vos mains) et mélangez grossièrement jusqu’à amalgamer tous les ingrédients.
Saupoudrez la pâte d’un peu de farine, couvrez avec un torchon et laissez lever au minimum 1h30. Passé ce temps, votre pâte doit avoir doublé de volume.
Farinez une feuille de papier sulfurisé, déposez la pâte dessus en lui donnant la forme souhaitée, réalisez quelques entailles sur le dessus à l’aide d’un couteau et saupoudrez à nouveau la pâte d’un peu de farine (vous pouvez choisir de faire un gros pain ou de séparer la pâte avec une maryse pour en faire 2 plus petits, et de varier la forme de ces derniers, en baguette, en couronne ou en épi).
Préchauffez votre four puis enfournez pour 30 minutes environ.
Pour obtenir une cuisson homogène, pensez à retourner votre pain régulièrement pendant la cuisson. Ce dernier sera cuit quand sa croûte sera dure et qu’il sonnera creux lorsque vous taperez dessus avec le dos de votre index.
Si votre voilier n’est pas équipé d’un four, où si vous ne souhaitez pas utiliser ce dernier pour faire des économies de gaz ou parce qu’il fait déjà bien assez chaud à l’intérieur, pas de panique, vous pouvez aussi cuire votre pain à la poêle ou à la cocotte minute.
A ce sujet, les témoignages sont nombreux et les façons de faire (sous pression ou à feu doux, dans une cocotte en alu ou en inox, directement sur un fond huilé ou dans le panier vapeur), tout comme les recettes, sont variées.
A vous de faire votre propre choix et de vous entraîner pour maîtriser les subtilités de ces différentes techniques et les adapter aux caractéristiques de votre four.
Pour finir, l’idéal est de laisser votre pain refroidir sur une grille pour évacuer l’humidité, avant de le déguster mais … arriverez-vous à résister suffisamment longtemps aux chaudes et savoureuses effluves qui s’en dégageront ?
Nous vous souhaitons bon vent et bonne mer.
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