Subvenir par ses propres moyens à une partie de ses besoins alimentaires en navigation puis faire de jolies rencontres en partageant sa pêche à l‘arrivée au mouillage, voilà ce que peut vous offrir facilement la pêche à la traîne alors, pourquoi vous en priver ?
Avec quelques conseils, le matériel indispensable et un peu de pratique, la pêche à la traîne deviendra vite une activité collective et conviviale lors de vos traversées, une activité prenante et passionnante également source de découvertes et d’apprentissages variés pour les enfants.
En effet, gréer vos lignes, les surveiller régulièrement, les rendre claires lorsque d’aventure elles s’emmêlent, sont des activités qui peuvent vous mobiliser des heures durant.
Puis remonter votre poisson à bord, après avoir bataillé plusieurs dizaines de minutes pour ne pas dire des heures avec un magnifique espadon ou une dorade coryphène, un thon rouge à la chair excellente ou plus simplement une bonite, un thazar ou un maquereau espagnol, est toujours source d’une grande joie et d’une profonde fierté, notamment pour nos petits pêcheurs en herbe.
Plutôt attiré par la pêche au gros et n’ayant aucune fibre sensible pour la petite pêche au mouillage, nous ne nous intéresserons dans cet article qu’à la pêche à la traîne au large. Par ailleurs, étant avant tout marin et non pêcheur, nous profitons certes de nos traversées pour pêcher mais c’est bien notre route et notre moyenne quotidienne qui nous intéresse au premier chef. La pêche reste donc au second plan et n’oriente en rien nos choix de navigation.
Toutefois, même si pêcher à la traîne ne constitue donc pour nous qu’un bonus dont nous nous donnons la possibilité de profiter, le succès est fréquemment au rendez vous, ce qui nous permet de varier nos menus et de compléter nos stocks de vivre lorsque nous sommes pour plusieurs jours au large ou en cabotage côtier loin de zones urbanisées.
Pêcher à la traîne, quel matériel choisir ?
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La planchette japonaise
Avant de s’intéresser à la pêche à la traîne au large à proprement parler, un petit mot sur la planchette japonaise, qui reste une technique de pêche à la traîne légère en voilier, accessible à tous et peu contraignante.
Une planchette japonaise est tout simplement constituée :
- d’un flotteur (la planchette japonaise) en amont, qui descend automatiquement en profondeur avec la vitesse du bateau et se retourne pour remonter à la surface dès qu’une touche intervient,
- d’une mitraillette (c’est à dire d’un train de plumes),
- d’un petit leurre terminal.
Il s’agit donc d’une ligne de traîne qui permet de pêcher du poisson proche de la surface comme des bars, des maquereaux, des chinchard ou des orphies.
Pour l’utiliser, il suffit de dérouler la ligne et d’y jeter un coup d’oeil régulièrement pour voir si la planchette est remontée en surface. Cette dernière signale une prise et n’offre aucune résistance pour ramener votre poisson à bord.
Pour qu’une planchette japonaise reste efficace, la vitesse de votre voilier ne doit pas excéder 5 nœuds.
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La pêche à la traîne « au gros »
Si vous n’êtes ni très expérimenté sur le sujet ni passionné de longue date par la pêche en mer, pas d’inquiétude, voici en résumé l’essentiel du matériel utile pour pouvoir pêcher, et surtout remonter, des poissons de belle taille (20 kgs sans problème) lors de vos navigations hauturières.
En effet, il ne sert à rien de vous équiper d’un matériel sophistiqué et coûteux qui ne sera pas, dans la plupart des cas, vraiment plus efficace sauf pour ce qui concerne votre moulinet, qui constituera la clé de voûte de votre système de pêche et devra durer dans le temps :
Après plus de 20 ans au cours desquelles se sont succédées des périodes de stockage et d’utilisation, nos 2 moulinets sont toujours pleinement opérationnels
un moulinet Penn Senator 6/0 (que est considéré comme la meilleure référence sur le marché), monté sur une canne ou directement sur le balcon arrière de votre voilier. Si une canne n’apparaît pas absolument obligatoire, le moulinet reste est indispensable pour remonter de gros poissons.
La particularité d’un moulinet de pêche à la traîne par rapport aux moulinets classiques est qu’il se fixe sur le dessus de votre canne et que sa bobine est tournante. Très résistants et puissants, ces moulinets vous permettront de stocker une belle longueur de fil et de ramener plus facilement les gros poissons.
une canne d’entrée de gamme, dimensionnée par exemple pour le thon, est en général suffisante, ce qui vous permet de réserver le gros de votre investissement pour votre moulinet.
une ligne nylon en 50 lbs avec 500 m de fil enroulés sur votre moulinet.
les leurres sont relativement coûteux mais en choisissant dès le départ du bon matériel, vous limiterez fortement les pertes en mer.
Lors de nos débuts, notre poisson pêché à la traîne nous revenait relativement cher car nous perdions régulièrement nos leurres pour des raisons diverses et variées : nœuds non adapté ou mal souqué, agrafe de piètre qualité, absence de bas de ligne, ligne emportée par un autre bateau … Alors que durant notre année sabbatique, nous n’avons perdu aucun leurre tout en pêchant au final quelques centaines de kilos de poisson !!!
Un leurre de taille 14 cm est amplement suffisant car cette taille correspond parfaitement à celle des sardines que recherche la plupart des gros prédateurs (entre 10 et 30kg). Si remonter un spécimen de plus gros gabarit ne vous effraie pas, vous pouvez choisir un leurre d’une taille allant jusqu’à à 18/20cm.
Nous vous recommandons de vous équiper de 3 ou 4 leurres différents pour pêcher dans toutes les conditions :
- 2 poissons-nageurs du type Rappala CountDown® Magnum®, le premier de couleur rouge et le second plutôt bleuté type maquereau
- 2 leurres de surface, l’un du type octopus qui, reproduisant fidèlement l’allure d’un céphalopode, est d’une redoutable efficacité pour un grand nombre d’espèces pour un coût très modeste, et l’autre adapté spécifiquement au poissons à rostre, du type jet siffleur, qui s’avère à l’usage marcher pour presque toutes les espèces !
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Vérifiez toujours que les leurres que vous choisirez soient bien adaptés à vos vitesses de croisière en traversée, surtout en catamaran ou sur monocoque rapide, qui peuvent atteindre rapidement des vitesses avoisinant les 10 noeuds.
Ce type d’équipement se trouve facilement d’occasion sur les sites de petites annonces, ce qui permet d’avoir du bon matériel à petit prix pour nous autres voileux qui ne sommes pas à proprement parler des pêcheurs.
Comptez environ 150 € pour un ensemble canne + moulinet d’occasion.
Une fois aguerri ou si votre équipage est motivé, vous pourrez envisager de mettre 2 cannes à la traîne simultanément, ce qui démultipliera d’autant vos chances de pêcher.
En complément de cet équipement de base, voici la liste du petit matériel que nous utilisons à bord et qu’il nous semble bien utile d’acquérir également :
- un support de canne pour balcon arrière (orientable, il assure une bonne position à votre canne à pêche)
- une gaffe avec un crochet pointu et perçant pour harponner et remonter le poisson dans votre jupe ou sur votre tableau arrière, avant qu’il ne passe sous le bateau …
- un bout avec nœud coulant pour accrocher le poisson par la queue avant de le remonter à bord
- une paire de gants pour vous prémunir de toute coupure ou morsure aux mains
- un peson pour apprécier à sa juste valeur le poids de votre prise
- un baudrier, qui vous apportera du confort pour pomper avec votre canne si vous vous lancer dans la pêche au (vraiment) gros
- une tresse à bas de ligne acier pour les leurres poissons-nageurs + gros nylon pour les leurres de surfaces
- une pince à sertir et des sleeves adaptés à vos bas de ligne
- des émerillons et des agrafes rapides de bonne qualité en inox
- quelques hameçons de rechange
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Pour commencer, vous pourrez utiliser des leurres et des bas ligne déjà montés mais à l’usage, il sera préférable, plus sûr et probablement moins coûteux de maîtriser vous mêmes leur réalisation.
Pêcher à la traîne, précautions, réglages & techniques à connaître
Quelques points de vigilance
Pour commencer, ne mettez votre ligne à l’eau que lorsque que votre bateau est sorti du mouillage (ou du port, mais ça, vous y aurez pensé tout seul!) et en ordre de marche, vos voiles hissées, votre route dégagée … et que votre envie de manger du poisson est forte !
Dans les zones côtières fortement fréquentées, surveillez en permanence vos arrières car un bateau peut couper votre sillage à faible distance et embarquer votre matériel.
Soyez également vigilant à ne jamais laisser filer votre ligne sous votre voilier car un fil de nylon emmêlé dans un saildrive détériore immanquablement le joint spi et l’étanchéité n’est alors plus assurée.
Un fil en nylon est extrêmement glissant et il convient donc de soigner tout particulièrement la qualité de vos nœuds pour conserver la résistance de vos ligne.
Le nœud de Rapala est un nœud de pêche avec une boucle antidérapante destinée à être directement liée à l’appât. Cette boucle permet au leurre de se déplacer en reproduisant un mouvement naturel. Par souci de simplicité, nous n’utilisons que ce nœud sur notre matériel de pêche, y compris pour la fixation de l’agrafe rapide à l’extrémité de notre ligne par exemple.
Nous utilisons également systématiquement un bas de ligne acier avec attache.
Tous vos montages doivent être soignés et vos accessoires de qualité, au risque de lâcher sous la tension de votre première prise.
N’hésitez pas à vos renseigner dans un magasin spécialisé afin de bénéficier de conseils sur les montages adaptés au matériel que vous choisirez.
Chacune de nos cannes est équipée d’un bout avec mousqueton qui permet de l’attacher au balcon arrière dès que nous la mettons en place, dans l’objectif d’éviter toute chute à la mer.
Nous accrochons également toujours à proximité de la canne un harnais de sécurité, qui est enfilé systématiquement lors d’une touche, pour éviter toute chute à la mer durant l’exercice de pêche, surtout au moment de la remontée du poisson. Nous avons toujours eu des jupes sur nos voiliers, qui offrent un accès à la mer facilité. Sans jupe, il convient d’être extrêmement prudent lors de la remontée de votre prise, notamment si votre franc bord est haut, et de bien prendre le temps de la fatiguer avant de la hisser à bord.
Du côté des réglages …
Le réglage du frein est important lorsque l’on pêche à la traîne. S’il n’est pas assez serré, le poisson risque de prendre trop de fil en tirant sur la ligne, ce qui augmentera le risque de décrochage. Au contraire, si le frein est trop serré, toute la force du poisson va se répercuter sur la canne et le fil, générant un risque de casse important. En théorie, il convient de régler son frein au tiers de la puissance de la ligne utilisée ce qui donne, pour 50 lbs, environ 8 kgs. Pour vous aider à trouver le bon réglage, vous pouvez vous aider d’un peson, si vous en avez un.
Avec l’habitude, vous apprendrez à régler votre moulinet instinctivement et lors de la prise du poisson, en fonction de votre réglage et de la vitesse de départ de votre ligne, vous aurez rapidement une idée de la taille de votre prise.
Pour savoir ensuite quelle longueur de ligne mettre à l’eau, gardez en tête que la bonne distance correspond à la zone où la mer se reforme après le passage de votre voilier. Regardez attentivement votre sillage : au premier plan son passage aplatit la mer, un peu plus loin la mer garde juste une cicatrice de votre passage puis, enfin, la mer retrouve son aspect initial. Votre leurre devra nager au niveau de cette dernière zone.
Nous pêchons la plupart du temps avec 2 cannes mais pour minimiser les risques d’emmêlement des lignes, nous mouillons 2 longueurs de fil différentes et utilisons le plus souvent des leurres de type différents (l’un nageant en surface et l’autre en profondeur).
Quelques conseils techniques pour finir
Une fois votre canne en pêche, votre surveillance se borne principalement à écouter le frein bruiteur qui vous alertera en cas de prise par son bruit caractéristique de bobine qui se dévide à grande vitesse. Même pendant votre sieste, votre inconscient réagira à ce bruit inhabituel de votre voilier et vous vous réveillerez sans peine !!!
L’expérience montrant que les poissons chassent surtout aux premières heures de la journée ainsi qu’au coucher du soleil, vous serez donc probablement souvent dérangé au cours de votre repas ou au moment des préparatifs de ce dernier, mais ce sera pour la bonne cause alors, gardez le sourire !!!
Si votre pêche est fructueuse et que votre ligne part, ne vous précipitez pas et prenez le temps de :
- réduire la vitesse de votre voilier pour essayer de ne pas dépasser 3 ou 4 nœuds (5 nœuds étant une vitesse maximum pour remonter un poisson dans de bonnes conditions). En fonction de votre allure, du vent et de la vitesse du bateau, vous pouvez déborder vos voiles, rouler le génois, ralentir votre moteur. Sous spi dans la brise, nous vous conseillons de ne pas pêcher, sauf si vous avez à vos côtés un équipage aguerri.
- remonter la ligne qui est libre, si vous pêchez avec 2 lignes, pour éviter de l’emmêler avec celle qui vient de pêcher, ou qu’elle ne parte à son tour !
- enfiler votre harnais de sécurité
- vérifier le bon réglage du frein et surveiller la ligne pour qu’il n’y ai à aucun moment de coup de mou, qui permettrait à votre prise de se détacher.
Si vous venez de pêcher un gros thon, dont la puissance ne manquera sûrement pas de vous étonner, un baudrier vous permettra de le fatiguer en pompant avec votre canne pour reprendre progressivement votre fil.
Dès que votre poisson arrivera à proximité de votre tableau arrière, essayez de le sécuriser en lui passant un nœud coulant autour de la queue. Un membre de votre équipage peut vous aider en tenant la canne pour maintenir le poisson accessible puis, une fois le poisson attaché, vous pouvez le monter à bord avec un croc.
Pêcher à la traîne, les espèces recherchées
Les techniques & matériels de pêche sont très variés et souvent présentés comme spécifiques à certaines espèces. Néanmoins, avec le matériel conseillé, vous serez susceptibles de pêcher les espèces suivantes :
le Thazard ou Wahoo (US)
Cette espèce très répandue regroupe plusieurs variétés qui portent autant d’appellations qu’elles fréquentent de pays. On les rencontre en zone tropicale et subtropicale partout dans le monde, à proximité des régions côtières.
Le thazard se pêche donc généralement à proximité des récifs et des îles, parfois même à faible profondeur. Vous pourrez donc régulièrement le mettre au menu lors de vos traversées inter-îles.
Le thazard n’est pas un combattant exceptionnel, mais c’est un redoutable prédateur qui ne laisse aucune chance aux leurres en plastique. Ses petites dents acérées sont très tranchantes et mieux vaut donc utiliser un bas de ligne en acier. Il peut se pêcher avec un leurre de surface comme avec un poisson-nageurs. Il peut atteindre les 40 kgs.
les Bonites
Il existe différentes espèces de bonites que l’on rencontre dans les eaux tropicales et subtropicales. Leur morphologie se rapproche de celle des thons, mais leur silhouette reste plus profilée. L’une de leurs principales caractéristiques est la série de bandes noires longitudinales qui courent le long de leurs flancs. Leur taille reste modérée, et leur poids dépasse rarement quelques kilos. Les bonites se pêchent au poisson-nageur ou avec un petit leurre de surface.
les Thonidés
Les thons sont sans doute la famille la plus pêchée par les voiliers au large. Il en existe de nombreuses espèces : thon rouge, thon germon, thon obèse, thon albacore.
Ces poissons sont extrêmement puissants, comparativement à beaucoup d’autre, et vous vous apercevrez que même traînés juste à l’arrière du bateau, avec la ligne presque à la verticale, ils arriveront encore à nageur à plusieurs mètres sous la surface voire à vous reprendre plusieurs dizaines de mètres de fil …
Pouvant peser jusqu’à plusieurs centaines de kilos, les thons sont des prises parfois trop importantes pour nos voiliers, mais si vous aimez le sport, ils vous offriront des combats dont vous vous souviendrez longtemps.
la Daurade coryphène ou Mahi Mahi ou Dolphin Fish (US)
La Daurade coryphène est un poisson pélagique qui se rencontre dans toutes les mers tropicales & tempérées, y compris en Méditerranée. Elle est aisément reconnaissable grâce à sa couleur spectaculaire, bleu-vert irisé virant au jaune au moment de la mort, et à sa tête aplatie, proéminente chez les individus mâles déjà âgés.
Elle peut atteindre jusqu’à 30 kgs environ.
le Barracuda
Le barracuda est un poisson côtier qui vit en banc, observable au petit large, près des tombants et des îles. Vous en croiserez sans aucun doute en navigation côtière et pourrez l’attrapez au poisson-nageur.
Il peut peser jusqu’à 40 kilos environs.
Nous n’aimons pas particulièrement ce poisson, dont l’odeur est très forte et qui, en zone tropicale, est facilement contaminé par la ciguaterra. Nous l’avons donc banni purement et simplement de nos repas et en cas de prise, nous le relâchons systématiquement.
Ces dents étant par ailleurs très acérées, nous recommande la plus grande prudence avec cette espèce.
L’espadon voilier est un poisson pélagique qui vit dans les eaux tropicales. Il est facilement reconnaissable par son rostre et surtout son impressionnante nageoire dorsale très caractéristique. Cette espèce mesure entre 1,50 à 2,5 m pour un poids moyen de 30 à 40 kg. Il se pêche à la traîne rapide (6 à 15 nœuds), avec des leurres nageant en surface ou juste sous la surface de l’eau.
l’Espadon
L’espadon est un poisson pélagique que l’on retrouve dans les eaux tropicales et tempérées (océans Atlantique, Pacifique et Indien, mer Méditerranée et mer Noire). Il peut atteindre les 400 kilos. Il se pêche avec le même leurre que l’espadon voilier
Ce grand poisson à rostre fréquente principalement les eaux tropicales chaudes et en fonction des espèces, il peut peser jusqu’à plusieurs centaines de kilos.
La pêche au marlin se fait le plus souvent en traîne rapide avec des leurres de surface
Pêcher à la traîne, quels risques alimentaires ?
Pêcher à la traîne permet de consommer régulièrement du poisson parfaitement frais, idéal pour les recettes crues comme le carpaccio, une préparation à la tahitienne ou des sushis.
Pour avoir déjà voyagé sous les tropiques et avoir pu constater la fraîcheur parfois douteuse du poisson vendu sur les marché ou au bord des routes, nous préférons largement pêcher notre propre poisson et être serein en matière de chaîne du froid.
Nous nous souvenons de ces amis installés en Guadeloupe qui, après avoir acheté un poisson « frais » qu’ils ont congelé, ont été victime d’un œdème de Quincke le jour de sa consommation.
Tous les poissons du large, qui se nourrissent d’exocets, de calmars et d’autres espèces pélagiques, sont comestibles, ce qui n’est malheureusement pas le cas des poissons pêchés dans certaines zones tropicales touchées par la ciguatera. Il s’agit d’une grave intoxication alimentaire due à une algue microscopique qui prolifère à la surface des coraux. Les poissons brouteurs de corail sont les premiers à absorber cette algue et à accumuler la toxine dans leurs chairs. Cette accumulation s’accroît ensuite tout au long de la chaîne alimentaire. Les principaux prédateurs côtiers comme les barracudas, les carangues, … sont en général les espèces les plus contaminées.
Enfin, gardez en tête que manger du poisson cru ou mariné peut vous exposer à l’anisakis, un ver qui vit dans l’estomac de certaines espèces de poissons (comme le thon ou le maquereau) ou de céphalopodes… Les symptômes (douleurs gastriques, nausées, vomissements, diarrhées) surviennent quelques heures après ingestion. La meilleure prévention consiste à congeler le poisson durant 24 heures ou à le cuire à plus de 60°C.
Vous voilà fin prêt à expérimenter la pêche à la traîne lors de votre prochaine croisière à la voile. Vos premiers succès seront encourageants et vous aurez probablement envie d’en découdre avec des individus de plus en plus gros.
Restez malgré tout responsables et n’ayez jamais les yeux plus gros que le ventre, ne pêchez que ce que vous êtes en capacité de manger, de conserver ou d’offrir une fois arrivé au mouillage.
Raisonnez vos prélèvements car une fois le poisson au bout de votre ligne, il vous sera difficile de le relâcher sans le blesser et donc de lui laisser une réelle chance de survie.
Nous vous souhaitons bon vent, bonne mer et bonne pêche.
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