Vert, vert et encore vert, tout est vert autour de nous : la forêt luxuriante bien sûr, et l’eau de cette si jolie petite plage de Pirate Bay. Mais aussi les perroquets que nous voyons voleter au loin et même les régimes de bananes sur les marchés.
Ces 50 nuances de green sont apaisantes pour certains, étouffantes voire même oppressantes pour d’autres. C’est selon …
Nous appartenons à la première catégorie. Nous ne nous lassons pas de la touffeur environnante de Tobago, de cette nature encore primitive et préservée, de cette forêt à première vue impénétrable !
Elle nous fascine et nous attire et nous n’hésitons pas nous engager régulièrement, d’un pas prudent cependant, sur les quelques traces que nous découvrons, de-ci de-là, lors de nos escapades autour de la baie de Charlotteville.
Aujourd’hui, nous avons envie de pousser l’aventure un peu plus loin, de nous immerger plus avant dans cette jungle, de scruter ses frondaisons, d’écouter ses frémissements, de ressentir par tous les pores de notre peau cette vie débordante qui s’y abrite et s’y cache.
Nous choisissons pour l’occasion une sente abrupte qui nous permet de prendre rapidement un peu de hauteur. Nous nous éloignons des faubourgs de la ville, dépassons quelques dernières cases, les terrasses cultivées se font de plus en plus rares.
Et d’un seul coup, la forêt nous avale, nous sommes dans ses entrailles. La végétation est dense et bigarrée. Elle se mélange, s’entremêle et s’enchevêtre, jusqu’à former un ample dôme de verdure au-dessus de nos têtes. Elle ondule sous l’alizé et bruisse de sons inconnus qui parfois, nous font sursauter !
Mais nous ne ressentons aucune crainte, aucune inquiétude.
La forêt est amicale, elle nous accueille. Elle nous guide en son sein en parsemant notre chemin d’une myriade d’étincelles de lumière, et de pépiements mélodieux.
Nous plongeons dans la matrice originelle, nous respirons au rythme de ses palpitations, nous sommes hors du temps …
Quand vient le moment de rebrousser chemin, nous découvrons avec étonnement la présence d’un jeune avocatier, jusqu’alors très discret, presque invisible dans ce riche camaïeu de vert.
Il est plein de fruits, fier et vigoureux, mais également encore accessible.
Nous repartons les bras chargés d’avocats charnus et généreux.
Comme une offrande de la forêt, pour nous remercier de ces instants partagés.
Brève de mer #5